Ce match là, on a pas le droit de le perdre !!
Combien de fois avez-vous entendu cette phrase retentir dans les vestiaires avant un match, à la mi-temps ou bien encore pendant le temps-mort en plein money time, quand le score se ressert et que le moment est important. Cette phrase raisonne dans toutes les enceintes sportives et nombre d’entre-vous continueront de l’entendre encore et encore, car elle est ancrée dans le discours sportif depuis des décennies au même titre que la haine de la défaite et la détestation de l’échec.
Alors oui, bien sûr, cela part d’un bon sentiment car à priori quand on parle de compétition et à fortiori de sport de haut niveau, tous les athlètes ont envie de gagner et rare sont ceux qui sont là pour perdre…
Au travers de cette phrase emblématique, on sent bien l’idée sous-jacente du guerrier, du héros des temps modernes, bandeau harnaché autour de la tête, le couteau entre les dents, prêt à en découdre coûte que coûte, comme si de l’issue de ce match, de cette compétition, de ce concours, dépendait sa vie.
Effectivement, que de poids sur les épaules, que de pression, que de ressorts tribuns pour aller chercher au plus profond de soi ce graal ultime.
Mais qu’est ce que cette phrase induit mentalement chez les sportifs ?
Ne pas avoir » le droit de perdre » induit ne pas avoir droit à l’échec, ne pas avoir droit à l’erreur, ne pas avoir droit à la faute, bref ne pas avoir le droit tout court.
Mais que se passe-t-il lorsque la pression monte d’un cran, que le money-time pointe le bout de son nez et qu’à ce moment précis il faut être performant, relâché, qu’il faut être capable d’exprimer son plein potentiel technique, physique, et ce de manière régulière et récurrente. Pensez vous qu’à ce moment là, les athlètes seront capables d’oser, de tenter le geste technique, l’action difficile, l’élément qui pourrait faire basculer le match ou au contraire seront-ils tendus, stressés, timorés, contractés, frustrés, petit bras, de peur de….
Ce mode de pensée est omniprésent dans le secteur sportif et va même bien au-delà de ce seul secteur (entrepreneurial, scolaire, artistique).
L’acceptation est la colonne vertébrale de notre travail de préparateur mental auprès des athlètes que nous accompagnons et de la méthode ACCEDER, car de l’acceptation de l’erreur, de la faute, de l’échec, de la défaite, naissent la prise de risque, les tentatives, les expérimentations, le développement de la confiance en soi et ainsi la possibilité d’exprimer son plein potentiel dans les moments qui comptent.
Accepter c’est se donner le droit de performer.
Cédric’k Sébire, préparateur mental chez Coachingmental.fr