Dans le monde du sport, les entraîneurs occupent un rôle déterminant dans les performances de leurs équipes et de leurs athlètes. Si leur mission s’articule traditionnellement autour de la préparation technique, tactique et physique, la préparation mentale s’impose désormais comme un levier essentiel. Longtemps méconnue ou sous-estimée, cette discipline s’intègre progressivement dans les staffs sportifs pour renforcer une performance durable, régulière et résiliente. Focus sur la manière dont des entraîneurs de renom comme Christophe Galtier et Olivier Krumbholz utilisent la préparation mentale, tant pour eux-mêmes que pour leurs joueurs.
Des entraîneurs engagés dans la préparation mentale
Christophe Galtier, ancien entraîneur du Paris Saint-Germain et champion de France avec Lille, a souligné à plusieurs reprises l’importance de la préparation mentale dans ses équipes. Dans une interview accordée à la presse, il déclarait :
« La tête des joueurs est aussi importante que leurs jambes. Sans une bonne gestion de la pression, on ne gagne pas les grands matchs. »
Pour Galtier, collaborer avec un préparateur mental est indispensable, non seulement pour ses joueurs, mais aussi pour lui-même. L’entraîneur est en première ligne face aux attentes des supporters, aux exigences de la direction et à la pression médiatique. Un mental solide lui permet de rester concentré sur l’objectif global : bâtir une équipe performante, équilibrée et capable de surmonter les tempêtes.
Olivier Krumbholz, emblématique sélectionneur de l’équipe de France féminine de handball, est un autre exemple marquant. Sous sa direction, les Bleues ont remporté plusieurs titres mondiaux et européens. Pour lui, la préparation mentale est une des clés majeures du succès :
« Dans un sport collectif comme le handball, le mental est la base de tout. Les joueuses doivent rester connectées émotionnellement et avoir confiance en elles, même dans les moments difficiles. »
Grâce à la préparation mentale, ses joueuses apprennent à surmonter la pression des grandes compétitions, à gérer leurs émotions et à rester concentrées sur leur mission.
D’autres figures du football, comme Zinédine Zidane ou Carlo Ancelotti, intègrent également la préparation mentaledans leur approche du management. Ces entraîneurs comprennent que sans équilibre psychologique et mental, aucune équipe ne peut performer sur le long terme. Aujourd’hui, la préparation mentale est reconnue comme un complément stratégique, au même titre que la préparation physique ou le travail tactique.
Les fluctuations de performances en Ligue 1 : une question de mental ?
En Ligue 1, plusieurs clubs comme Marseille, Lyon ou Rennes connaissent des saisons marquées par une irrégularité frappante, avec pourtant des joueurs aux capacités physiques et techniques indéniables. D’où viennent alors ces variations ? Le facteur mental semble être une réponse pertinente.
Prenons l’exemple de l’Olympique de Marseille. Certaines saisons, le club montre un niveau capable de rivaliser pour se qualifier en ligue des champions. D’autres fois, il peine à se maintenir dans le haut du classement. Ces différences peuvent s’expliquer par des éléments mentaux : perte de confiance après une série de défaites, pression excessive des supporters ou tensions internes.
À l’inverse, les gosses écuries européennes affichent une constance impressionnante. Leur régularité n’est pas uniquement le fruit du talent individuel ou de la rigueur tactique : elle est aussi liée à une gestion mentale optimisée. Ces clubs investissent dans des équipes pluridisciplinaires intégrant systématiquement la préparation mentale. Les joueurs y apprennent à gérer la pression, à rebondir après l’échec, et à maintenir une concentration optimale sur l’ensemble de la saison.
En France, certains clubs comme le Stade Brestois ont pris conscience de cet enjeu et ont investi dans la préparation mentale depuis plusieurs années. Résultat : une progression régulière, une meilleure gestion des temps faibles et une stabilité précieuse en championnat.
Préparation mentale : la fin d’un tabou dans le sport français
Longtemps ignorée, voire taboue, la préparation mentale connaît aujourd’hui une reconnaissance croissante en France. Cette évolution se reflète dans la diversité des disciplines qui y font désormais appel, du rugby au basketball en passant par le tennis ou d’autres sports collectifs. De plus en plus d’entraîneurs comprennent que la préparation mentale ne se limite pas à la performance pure, mais contribue aussi au bien-être global des athlètes.
Les pressions sont nombreuses : attentes des supporters, exigences des sponsors, omniprésence médiatique. Face à ces défis, la préparation mentale permet d’éviter des dérives comme le burn-out ou la dépression, tout en offrant des outils concrets pour rester aligné, lucide et engagé dans la durée.
Les fédérations, les clubs professionnels et même les centres de formation commencent à intégrer la préparation mentale dès les premiers niveaux. Cette démarche vise à construire des athlètes plus complets, capables de se connaître, de se recentrer et d’agir en pleine conscience.
Il devient également fréquent que les entraîneurs eux-mêmes soient accompagnés par des préparateurs mentaux. Ces professionnels les aident à prendre du recul, à gérer la complexité du management moderne et à renforcer leur leadership dans la sérénité.
Préparation mentale : une clé pour l’avenir du sport de haut niveau
Aujourd’hui, il est clair que la préparation mentale est bien plus qu’un accessoire. Elle est un pilier de la performance durable. Des figures comme Christophe Galtier ou Olivier Krumbholz l’ont bien compris et ont ouvert la voie à une nouvelle génération d’entraîneurs convaincus de son importance.
À mesure que le sport français continue sa transformation, la préparation mentale s’impose comme un levier stratégique pour atteindre les plus hauts sommets, tout en préservant l’humain derrière l’athlète. Savoir entraîner, c’est désormais savoir accompagner mentalement. Et cette dimension, autrefois marginale, est aujourd’hui au cœur de toute démarche d’excellence.
