Les Internationaux de France 2025, organisés à l’Accor Arena de Paris, ont une nouvelle fois confirmé leur statut d’évènement majeur de la gymnastique mondiale. Pendant deux jours, plus de 200 gymnastes venus des quatre coins du globe se sont affrontés, offrant un spectacle d’exception.
L’équipe de France, féminine comme masculine, a brillé avec 10 places en finales :
Barres asymétriques : Lorette Charpy & Célia Serber
Poutre : Lorette Charpy & Morgane Osyssek
Barres parallèles et barre fixe : Kévin Carvalho & Anthony Mansard
Sol : Ming Gherardi Van Eijken & Nicolas Diez
Au-delà des résultats, c’est l’atmosphère qui a marqué les esprits : une équipe soudée, des sourires, des gestes de complicité et une synergie exceptionnelle entre les gymnastes et leur encadrement.
En tant que préparateur mental, présent également lors des Championnats de France à Agen en 2025, j’ai pu observer de près ce qui distingue cette équipe : un encadrement qui place l’humain au cœur de la performance.
1. L’Humain au centre de la performance
La gymnastique est l’un des sports les plus exigeants au monde. Elle réclame une rigueur absolue, un engagement quotidien et une gestion mentale de très haut niveau. Mais derrière chaque performance se cache un facteur essentiel : l’humain.
Les athlètes que nous accompagnons s’épanouissent lorsqu’ils évoluent aux côtés de personnes qui les valorisent et les soutiennent.
Le rôle des entraîneurs ne se limite pas à transmettre une technique : ils sont des piliers émotionnels, capables d’offrir un cadre sécurisant tout en maintenant une exigence indispensable.
Lors des compétitions d’Agen et de Paris, j’ai été frappé par la bienveillance et l’écoute perceptibles autour des gymnastes. Cette capacité à créer un environnement positif, incarnée par des entraîneurs comme Tara Duncanson, est la preuve qu’une performance durable naît d’un équilibre entre rigueur et plaisir.
2. L’écoute : Fondement entre gymnastes et entraîneurs
Dans un sport où le moindre détail peut faire la différence, l’écoute est une compétence clé.
La Fédération Française de Gymnastique forme ses entraîneurs à la communication et à l’encadrement, leur permettant d’accompagner les athlètes non seulement sur le plan technique mais aussi sur le plan relationnel.
Une écoute attentive permet de détecter les forces, les fragilités, les doutes, bien avant les grands rendez-vous. (Lire notre article sur Mélanie de Jesus dos Santos)
Comme en préparation mentale, il s’agit d’entendre ce qui n’est pas toujours dit, de comprendre l’émotion derrière le geste.
3. Le plaisir comme moteur de l’exigence
La gymnastique de haut niveau implique des heures d’entraînement quotidien, une discipline quasi militaire et une recherche constante de perfection. Pourtant, le plaisir reste un moteur essentiel.
Lors des Internationaux de France, on pouvait lire dans les sourires, les accolades et les regards une joie palpable, même dans l’adversité.
Cette approche bouscule l’idée reçue selon laquelle exigence rimerait forcément avec sévérité.
La performance grâce à la maîtrise de sa peur, dans un climat où la bienveillance nourrit la confiance et où l’exigence devient un défi partagé.
4. Confiance et autonomie : Les deux faces d’une même médaille
La relation entre un entraîneur et son gymnaste est unique. Ils passent des heures ensemble, partagent les réussites comme les échecs, construisent une confiance réciproque.
Cette confiance permet à l’athlète de se dépasser, mais elle doit aller de pair avec l’autonomie.
Dans le sport de haut niveau, l’athlète doit apprendre à compter sur lui-même, à ne pas dépendre uniquement du regard de son staff.
C’est en trouvant cet équilibre que la performance devient durable et que la confiance en soi dépasse le cadre du sport.
L’équipe de France de gymnastique nous offre aujourd’hui un exemple inspirant : celui d’un encadrement qui a compris que le plaisir et l’écoute sont des leviers de performance autant que la technique.
À Paris comme à Agen, on pouvait ressentir cette énergie positive qui pousse les gymnastes à donner le meilleur d’eux-mêmes, tout en restant connectés à leur passion.
Dans un sport où l’exigence est la norme, l’humain fait la différence.
Et c’est sans doute cette alchimie entre rigueur et bienveillance qui permettra à l’élite française de continuer à viser… le toit du monde.